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Gènèse de « lectures d’André du Bouchet »

Lorsque mon père parlait de « la route », du « bleu » ou de « l’air », c’étaient des mots vastes qui s’appuyaient sur un grain d’asphalte, une poussière de couleur, une molécule de ciel, et qui tenaient leur infini de cet appui.

Paule du Bouchet – Debout sur le ciel

Je lis tous les jours. J’ai une impressionnante pile de livres à mes côtés : des livres en cours de lectures, lus à moitié, à lire, essentiellement de la poésie, du théâtre, de la philo, des essais, des livres de Claudel, Novarina, Boileau, Guyotat, Roger Laporte, des Bibles, des traductions des Psaumes, des catalogues d’exposition …

Je dessine finalement très peu mais je note tous les jours dans des carnets des morceaux de phrases, des mots issus de mes lectures avec la référence de leur source.

Cette idée d’un projet « lectures d’André du Bouchet » est né de discussions avec mon ami Jean-Luc Favre-Reymond. Le nom d’André du Bouchet est sorti d’une d’entre elles, puis plus tard l’idée de ce projet, et pour finir l’opportunité de le monter et de le montrer à Chambéry au 56 de la rue Basse du Château.

Pour moi, un tel projet relève plus de l’installation que de l’exposition. L’analogie est forte avec mon métier d’ingénieur. Comme pour un projet d’ingénierie, cela démarre par une bibliographie et un relevé du lieu d’installation. Le calque lui a longtemps été le support des dessins techniques.

Je me suis procuré de nombreux textes d’André du Bouchet, et d’autres parlant de lui : le récit de sa fille Paule, Debout sur le ciel, le livre d’entretiens avec Alain Veinstein, Truinas, le récit de Philippe Jaccottet sur les obsèques de son ami. Jean-Luc m’a passé son étude sur André du Bouchet, contenue dans son livre La Ligne de Rupture. Assez vite, j’ai relevé quelques mots récurrents : bleu, blancheur, ou encore neige.

En parallèle, sur place à Chambéry, j’ai fait un relevé et pris des photos du 56 de la rue Basse du Château. J’en ai fait un croquis. De ceci, est ressortie mon intention de présenter sept dessins sur calque d’une largeur de 1,10 mètre, accrochés très haut et descendant jusqu’au sol, illustrant les citations ci-dessus. Chaque dessin est accompagné d’une étude avec notamment le texte de la citation. Chaque étude est présentée dans un encadrement sous verre. Les livres et mon cahier de travail seront disponibles pour consultation.

J’ai relu les textes et sélectionné les citations avec ces trois mots : bleu, blancheur et neige. Elles ont toutes été notées dans un cahier de travail avec l’idée in fine d’en sélectionner sept.

Pour finir, j’ai approvisionné un rouleau de calque, des craies bleu et blanche et un jeu de cadres.

Vient ensuite le moment, finalement assez rapide, de réaliser les dessins sur la base des études, avec une grande règle et un crayon pour positionner les pochoirs, et réaliser à la craie, sur le calque, les carrés bleus et blancs. Le tampon dateur viendra, avec la date du jour, donner la touche finale.

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