Exposition un duo pour Wittgenstein
Mon ami Jean-Luc Favre Reymond vient de publier (5 Sens éditions à Genève) une ré-écriture poétique du célèbre traité de Wittgenstein qu’il a intitulée Tractacus logico-poeticus !
Il a bien voulu m’associer à cette publication et nous avons présenté un travail commun à la médiathèque de Bourg-Saint-Maurice en Savoie en janvier 2020 : les manuscrits du livre, les épreuves corrigées et annotées, et pour moi une série de grands dessins sur calque inspirée par le livre : voir le texte de présentation de l’expo ci-dessous.
Voici quelques esquisses du travail qui a été présenté sous la forme de dessins sur calque au format 220x110 cm.
Un duo pour Wittgenstein - texte de l’exposition
Ludwig Wittgenstein est un des grands philosophes du XXème siècle. Jean-Luc Favre Reymond et Christian Le Mouëllic se sont retrouvés comme lecteurs du Tractacus logico-philosophicus du philosophe, paru en 1921 et disponible aux éditions Gallimard. Jean-Luc Favre vient d’en faire paraître sa propre version sous le titre Tractacus logico-poeticus aux éditions 5 Sens. Christian Le Mouëllic, à qui Jean-Luc Favre Reymond a fait découvrir très tôt son manuscrit, puis les épreuves de l’éditeur, a réalisé cette série de dessins sur calque inspirée par le caractère poétique de la nouvelle version du Tractacus.
Christian Le Mouëllic passe plus de temps à lire qu’à dessiner. Ses dessins ne sont finalement que des notes de lectures, des marques pages en quelque sorte, ou plutôt une mise en scène silencieuse du langage. Le texte à la source du dessin n’est ici présent qu’à travers du numéro d’un aphorisme du livre de Jean-Luc Favre Reymond. Le dessin est une invitation faite au regardeur à se plonger dans le texte et notamment dans ce qu’il souhaite mettre en valeur :
2.02 – Ce ne sont pas les pierres qui regardent le ciel, mais l’ombre.
2.0222a – l’esquisse n’est pas une proposition solvable
2.174 – Le papier bleu de vos entrailles.
4.026 – Le chemisier de la bergère est taché du sang de l’agneau.
4.0621 – Au commencement était le Verbe. Mais quel Verbe ?
4.123 – Qu’il s’agisse d’un bleu clair ou d’un bleu foncé…
Une fois le dessin imaginé mais pas encore forcément réalisé, Christian Le Mouëllic aime réfléchir à l’accrochage et à l’architecture du lieu où les dessins seront présentés. Comme l’a dit l’artiste Xavier Veilhan : « Quand on est artiste, on bute souvent sur l’architecture – l’exposition s’arrête là où commence l’architecture. » C’est pour cela qu’il aime aussi montrer ses documents d’étude et de projet d’accrochage présentés ici dans les vitrines.
Christian Le Mouëllic a toujours été intéressé par l’art et notamment l’art religieux de toutes les confessions. Un séjour d’un an au Japon a constitué une sorte de révélation artistique au contact des pratiques esthétiques et graphiques si particulières de ce pays.
C’est au retour qu’il a entamé une véritable pratique artistique, au début particulièrement influencée par l’art japonais, avant de glisser vers des inspirations toujours plus minimalistes, et la création d’œuvres marquées par de nombreuses lectures (la Bible, de la poésie, de la philosophie …), et les lieux auxquelles elles sont destinées à être montrées.
Ses influences picturales sont une sorte de grand écart entre deux peintres qui sont aussi de grands lecteurs, l’un de poésie notamment antique, Cy Twombly, et l’autre de philosophie, Michel Parmentier.
Les grands dessins sur calque ont un lien évident avec l’art asiatique, les peintures ou calligraphies que l’on peut rouler et sur lesquelles sont apposées un ou plusieurs tampons.
On trouve deux constantes dans son travail : le carré et l’utilisation du tampon. Le dessin d’abord de petit format s’est inséré dans un carré, puis c’est un simple carré, tampon, pochoir ou autre qui est devenu le dessin. Il a longtemps signé ses œuvres en se servant d’un tampon japonais et d’encre rouge. Plus récemment, il s’est mis à utiliser un simple tampon dateur.
Il a participé à des expositions collectives au salon du livre d’Hermillon en Maurienne, et à l’ENSSIB à Villeurbanne. Son travail sur les Psaumes a été présenté dans une exposition individuelle à la Maison des Arts d’Aime La Plagne.
Il a illustré le livre de Jean-Luc Favre, l’Immortelle, publié en 2017 aux éditions Les lettres du temps, un livre dédié à Roger Laporte.
Christian Le Mouëllic habite en Savoie, dans le hameau de Montgésin situé à 1500 m, dans la vallée de la Tarentaise, au-dessus de Plagne Montalbert. Après avoir longtemps travaillé comme ingénieur dans les industries électrométallurgiques et chimiques, il s’occupe maintenant d’un gîte.
Revue de presse
Vidéo sur Youtube
Merci à Victor Moreau pour ces images.