Je serai présent dans l’église St Jacques de Centron pendant toute l’Echappée Belle 2016 du 29 juillet au 1er août, de 11 heures à 19 heures.

Les oeuvres préparées spécialement sont prêtes et réalisées sur des lés de calque : voir photo ci-dessous.

Voici le texte de présentation du projet :

Mais il faut faire quelque chose (tant pis si les autres, pour peu qu’ils voient ce « quelque chose » appelle cela « peinture ». Tant pis) quelque chose de silencieux, gris, transparent, ineffable le plus possible – Michel Parmentier dans une lettre à Simon Hantaï

L’église de Centron est placée sous le vocable de St Jacques de Tarentaise aussi connu sous le nom de St Jacques d’Assyrie qui vécut au Vième siècle et dont on sait finalement assez peu de chose. Son historien a écrit : sa profession était les armes, son pays l’Assyrie, sa famille était noble et influente.

En Grèce, Jacques croise la route de St Honorat, originaire de Toul, avec qui il séjourna sur les îles de Lérins, en face de Cannes, avant d’être envoyé en mission d’évangélisation dans les Alpes vers l’an 420, et d’être ordonné évêque de Tarentaise en 426.

La Tarentaise a donc été évangélisée par un homme originaire vraisemblablement des confins de la Syrie et de l’Irak, un détail intéressant en cette période où cette région est particulièrement troublée et où la nôtre est traversée discrètement par des migrants qui en sont originaires.

Comme des milliers d’autres en France, l’église de Centron a été construite pendant les trente glorieuses, période de reconstruction et d’expansion où la construction d’églises a accompagné celle des grands ensembles et des lotissements comme celui de Centron. La construction de l’église St Jacques démarre le 30 mai 1962 et s’achève au printemps 1965. Sa construction est strictement contemporaine du concile Vatican II (ouverture en octobre 1962 – clôture en décembre 1965) qui révolutionna la liturgie. Son architecture et son aménagement portent les caractéristiques des idées de cette époque qui constitue l’apogée de la pratique religieuse.

Pour cet hommage discret, fade diront certains, à ce personnage dans l’église qui lui est consacrée, deux dessins inspirés par deux lieux géographiques assyriens (Ninive et l’Euphrate) sont présentés.

Or Ninive était une très grande ville, de trois jours de marche - Jonas 3.3

Ninive était la capitale de l’empire assyrien dont les ruines se situent de l’autre côté du Tigre, en face de Mossoul, ville du nord de l’Irak, contrôlée depuis 2014 par l’état islamique.

Le sixième (un des sept messagers) versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l’Orient fût préparé

  • Apocalypse 16.12

L’Euphrate prend sa source en Turquie, traverse la Syrie, et dans le sud de l’Irak rejoint le Tigre dans le Chatt-el-Arab, l’immense delta qui borde le nord du golfe persique.  

Comme support, j’utilise des lés de calque, support sur lequel l’architecte et l’ingénieur couchent leur créativité pendant les trente glorieuses. C’est un matériau fragile qui se froisse facilement avec un bruit sec très caractéristique. Les calques se roulent comme la peinture chinoise ou japonaise.

Bibliographie :

- Vie de St Jacques de Tarentaise – Imprimerie Générale de Savoie – 1897

- Sur la construction de l’église de Centron : Montgirod une commune trois villages – bulletin N° 27 – Société d’histoire et d’archéologie d’Aime – 2012 – voir pages 98 & 99

- Sur la construction des églises en France après 1945 : Architecture et arts sacrés de 1945 à nos jours – Christine Blanchet et Pierre Vérot – Archibooks - 2015

- Eloge de la fadeur – François Jullien – le livre de poche - 2000

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